2009 : Chamois au MAROC en Camping-Car (1ier voyage)

2009 : Chamois au MAROC en Camping-Car (1ier voyage)

11 : ZAGORA / MHAMID

Vendredi 19 mars 2 010 : 20 997 km au compteur.

 

T ext : 13°C  /  T int 18°C (à 8H30)

Nous sommes peu nombreux au camping et la nuit a été très calme.
Hier, nous avons beaucoup roulé (370 km), mais nous en avons pris plein les yeux... encore une fois.
Aujourd'hui, c'est donc jour de repos.

 

L'entrée du camping : Zébulon est sur la fosse de vidange.



L'accueil du camping au niveau des deux grandes "tours".


Nous sommes très bien installés, près d'un olivier et d'arbres plus grands qui mettront Zébulon à l'ombre dès midi. Que demander de plus ?  Rien.
Nous profitons tout simplement de cette journée tranquille.

Remarque : au camping pas de connexion INWI, mais WIFI gratuite à l'accueil.
Comme nous sommes tout près de l'accueil, je me connecte depuis notre emplacement. Super.

Nous partons à pied, faire un petit tour dans la ville, à 50m de l'entrée du camping.


 La rue principale de ZAGORA.

Maintenant, trouvez l'erreur, sur les deux photos suivantes...


 


Rien ne vous choque ? Vraiment ?
Observez bien...
L'arbre à gauche sur chaque photo...
Sa couleur n'est-elle pas étonnante ? Je vous laisse deviner pourquoi.

De retour au camping, nous sommes interpellés par un Marocain, jovial, très souriant qui nous entraîne au restaurant du camping pour nous offrir un thé.
Nous comprenons très vite qu'en réalité, son but est de nous vendre une sortie à MHAMID, en 4X4. Il nous montre les photos, alléchantes, nous dit qu'il y a déjà des inscrits, bref, en bon commercial, il nous vante son produit : 320 km AR, pour 2000dh.
Nous avons bien l'intention de faire la balade dans le désert mais à partir de MHAMID, pas de ZAGORA, ce qui réduirait la distance à parcourir par la route en 4X4, de 188 km... et, franchement, je pense que mon dos (récemment réparé) apprécierait.
Nous hésitons...
Nous sommes en grande discussion, quand passe une dame qui, comprenant la situation nous fait discrètement,  un signe négatif de la main. Alibaba, perplexe, dit alors à notre homme que l'on va réfléchir et qu'on lui donnera rapidement une réponse... Très charmant jusque là, son visage se ferme : il n'a pas l'air très content !

Nous rejoignons la dame à son CC pour de plus amples renseignements.  Le couple, des voisins... de la Corrèze, arrive justement de MHAMID. 
Ils nous expliquent que c'est stupide de partir d'ici par la route en 4X4 alors qu'on va refaire le trajet en CC pour nous rendre à MHAMID. Là-bas, sur place, nous trouverons sans problème de quoi réaliser cette sortie dans le désert. Tout ceci nous conforte dans notre idée. 
Nous donnons donc une réponse négative à notre homme... qui, subitement, change complètement de comportement envers nous. Finis, les sourires et les amabilités, nous ne l'intéressons plus....
Pourquoi avons-nous tout à coup l'impression de n'être à ses yeux, que des pigeons bons à plumer ? En tout cas, sa réaction est très claire et sans ambiguïté.

Remarque : nous n'avons que très rarement constaté un tel comportement de la part des Marocains, mais, comme  l'histoire s'est déroulée dans un camping, je tenais à le signaler.
En règle générale, même si l'on refuse, gentiment (bien sûr !), leurs services, ils gardent le sourire.


Samedi 20 mars 2 010 : 20 997 km au compteur.

 

T ext : 14°C  /  T int 18°C (à 7H30)


10H45 : après avoir réglé les frais de camping (50 dh/nuit sans électricité, douches chaudes comprises), nous prenons la route en direction de MHAMID, toujours par la N9.



Une petite centaine de km à parcourir, seulement pour aujourd'hui.



A la sortie de la ville, la route longe la palmeraie et ses cultures bien vertes, ceci grâce à la présence du Drâa, et donc à l'irrigation.



Dans cette région, les femmes marocaines portent aussi des chargements d'herbe... mais sur leur tête, pas sur leur dos. Nous en croisons plusieurs.




Nous traversons TAMEGROUTE.


La ville est réputée pour ses poteries vert foncé mais aussi pour sa célèbre Bibliothèque, l'une des plus riches d'Afrique du Nord. Les manuscrits les plus anciens, en peau de gazelle, écrits à la plume de roseau taillé et trempé de brou de noix, remontent au XIe siècle. Ils ont été rassemblés là par l'imam Sidi Mohammed Ben Nacer, théologien, savant, médecin, qui parcourut l'Éthiopie, l'Arabie, l'Égypte, l'Irak, la Syrie, la Perse et arriva même aux confins des Indes. Il en rapporta d'innombrables ouvrages écrits sur le monde islamique.
  
 
Nous progressons vers le sud, dans cette vallée du Drâa qui montre une palmeraie verdoyante bordée de terrains arides  et incultes.
 
Au fur et à mesure de notre progression, nous constatons que les étendues deviennent de plus en plus arides. La végétation est maintenant très rare.


Indéniablement, nous avançons vers le désert...

 
Ces dunes de Tinfou, sont les premières que nous allons voir...

 
C'est, finalement, juste un "petit tas de sable" ocre-jaune : nous sommes un peu déçus...



Au passage, nous remarquons le support de cette publicité, pour un camping... je suppose.

   




"Dieu, la Patrie, le Roi"
(Inscription retrouvée très fréquemment)

 

"Vive sa majesté le roi Mohamed VI !"

(traduction par Abdellatif, membre du forum "Maroc en camping-car")

  



Un campement.



Un château d'eau.
C'est bien le premier que nous remarquons...



 Nous nous sommes éloignés du Drâa et avançons dans ces étendues de cailloux limitées de part et d'autre, par les crêtes rocheuses.


Et voici TAGOUNITE....


...dernière ville avant MHAMID.
Un mur rocheux se dresse maintenant devant nous...


Zébulon va devoir attaquer l'ascension vers le  Tizi-Beni-Selmane.


 
Nous dominons maintenant la vallée du Drâa et apercevons à nouveau au loin, la palmeraie qui l'accompagne.


 
Nous voici arrivés au point le plus haut (747 m). Nous allons redescendre sur l'autre versant, vers MHAMID.


 
 Quel panorama !
La route n'est pas bien large, mais apparemment, nous sommes seuls, donc nous ne devrions pas avoir trop de problèmes pour croiser un autre véhicule.
Inch Allah !


Ce dromadaire aux pattes avant entravées, n'ira pas bien loin...


Voilà : nous y sommes !


Effectivement... un sable très fin fait son apparition parmi les tamaris.

 

Des feuilles de végétaux (palmiers ?) ont été piquées dans le sable dans le but de protéger et de stabiliser les dunes.


Près d'un point d'eau, une femme marocaine foule son linge avec ses pieds pour le laver.


Voici ce que nous cherchons, le camping Hamada du Drâa, nous sommes donc dans la bonne direction. Il n'y a plus qu'à suivre les flèches

 

Nous entrons dans MHAMID, la ville où la route s'arrête, en cul-de-sac.



Nous franchissons le Drâa dans lequel coule encore un filet d'eau. La porte du camping est juste en face de nous.
En février, lors d'une crue de l'oued, quelques camping-caristes partis à pied en ville, se sont retrouvés bloqués de ce côté-ci de le rivière... alors que leur CC était resté dans le camping, de l'autre côté.
L'eau était alors arrivée jusqu'à la porte du camping

13H30 : nous sommes chaleureusement accueillis par Saïd qui nous laisse choisir notre emplacement.
 


Seulement 5 CC sont déjà stationnés là : nous avons donc l'embarras du choix.


Cette place, à l'ombre l'après-midi fera fort bien notre affaire. Nos voisins sont partis en excursion dans le désert pour plusieurs jours, nous ne ferons pas leur connaissance : dommage !
Notre déjeuner rapidement avalé, nous sommes déjà en ville pour une balade à pied.
Il n'y a pas grand-chose à voir dans ce  site du bout du monde... Mais malgré tout, allez donc savoir pourquoi, nous apprécions d'y flâner, baignés dans cette atmosphère  issue de l'amalgame heureux de toutes ces couleurs, toutes ces odeurs, tous ces bruits aussi... typiquement marocains.
Je n'aurais jamais cru me trouver aussi bien et aussi à l'aise dans ce pays ! Plus le temps passe, et plus je me sens "chez moi".

Quelques publicités....



... directement écrites sur les murs...



... attirent notre attention et nous font sourire.



Nous voici à l'autre bout du village, là où la route goudronnée s'arrête, définitivement,  pour laisser place au désert et aux pistes que nous prendrons demain, pour notre virée dans les dunes, en 4X4.
MHAMID porte bien son nom de "Porte du désert".



Des panneaux comme celui-ci, nous en avons vu beaucoup dans cette région. Il y en a même un dans le camping, mais qui dit "49 jours" seulement, lui !



Une rue transversale, en terre battue.

La nuit commence à tomber, nous rebroussons chemin pour regagner le camping. Au passage, nous achetons dans ce magasin des oranges et des haricots verts (13,5 dh), un pack d'eau et un litre de Coca... excellent pour guérir la tourista (42 dh).



Mais... nous n'achetons pas de "lait de la chamelle", comme proposé sur le panneau !
Mais... uniquement, parce que nous n'aimons pas le lait.
De retour au camping, je voudrais bien me connecter sur le Net. Renseignements pris auprès de Saïd, les derniers caprices du Drâa ont emporté tous les poteaux de téléphone et manifestement ce n'est pas demain la veille que ce sera réparé .  En conséquence, la connexion Internet est impossible.
Toutes les réservations pour les chambres d'hôtes du camping se faisant via le Net, c'est vraiment la catastrophe pour eux !!!
Donc pour nous, et c'est bien moins grave, pas de WIFI. Comme la clé INWI ne fonctionne pas ici non plus, nous sommes vraiment coupés du reste du monde... mais ravis d'être là, malgré tout !!
Nous négocions avec Saïd, la balade  du lendemain,dans le désert,  en 4X4 TOYOTA Land Cruiser. Un autre groupe de six personnes est déjà inscrit pour un autre 4X4.
Toute la journée dans le désert, avec repas dans un lieu de bivouac dans les dunes, puis couscous le soir au restaurant du camping : 1200 dh (pour nous deux). Etant seuls dans le 4X4, c'est un peu plus cher que pour les autres qui sont six.


Dimanche 21 mars 2 010 : 21 098 km au compteur.

 

T ext : 14°C  /  T int 17°C (à 7H30)


Il fait beau ce matin sur MHAMID, mais le temps est brumeux. Je sens que nos photos du désert ne seront pas formidables : dommage !

9H30 : nous sommes prêts pour le départ.



Les 4X4 vont embarquer tout ce chargement : packs d'eau, de Coca et cartons de vin.
Mais non... tout n'est pas pour nous... enfin, pas toute cette eau !!!!!



Le groupe, avec Saïd et notre cuisinier, Fath.



Un petit arrêt en ville : notre chauffeur, Sidi Naji, achète la viande (de jeune dromadaire) pour les brochettes de notre déjeuner. Bien sympathique, ma foi, cette viande !


Même tout jeune, ce bout de chou, sait déjà tendre la main et réclamer... des dirhams !!!



Le chauffeur et propriétaire de l'autre 4X4, avec notre cuistot, Fath.
Ce dernier est d'origine malienne ce qui explique la couleur de sa peau. Adorables, tous les deux, vraiment. Nous nous plairons à discuter avec eux, ainsi qu'avec notre chauffeur Sidi Naji, tout au long de la journée.



Dans un premier temps, nous circulons au beau milieu d'un reg, désert de cailloux, uniquement... Et, s'il vous plaît, à fond la caisse !!! A la "Fangio", à 80 km/h sur ce sol improbable... on fait des bonds... on fait des bonds, jusqu'à toucher le plafond du véhicule qui soulève derrière lui, un nuage de poussière incroyable. Heureusement que nous ne suivons pas les traces de l'autre 4X4 qui en fait tout autant !!



Mais enfin... où sont-elles donc, ces dunes ?



Et enfin, du sable... tel que nous l'imaginions !
Quelques tamaris sont parsemés par-ci par-là, presque totalement enfouis sous le sable.
Ici, le 4x4 n'a absolument pas intérêt à ralentir sa course, sinon, c'est le "plantage" assuré. Il y a bien quelques patinages... mais Sidi Naji est expert en la matière et il nous sort de là, sans difficulté. Un vrai PRO !



Ici, une famille avec son troupeau de chèvres, mais au fait, qui broutent quoi ? Il n'y a que du sable...



Nous apercevons quelques arbres... nous arrivons à l'oasis enchantée.



Un maigre filet d'eau s'écoule de...



...cette source. Voyez les deux petits tourbillons qui agitent le sable en profondeur. C'est là que l'eau "jaillit" du sol. Enfin... "jaillit" est un bien grand mot pour le phénomène que nous voyons là.



Nous reprenons la piste caillouteuse, vers les dunes de  l'erg.



Ce coup-ci, nous approchons vraiment. Bien que l'horizon soit brumeux (hélas pour mes photos...) nous apercevons enfin les dunes qui, au loin, se découpent sur le ciel bleu.




Oui, elles sont bien là, ces dunes, sous le soleil, séparées de nous par cette bande verte étonnante, qui égaye le paysage.




Je me demande si cette végétation bienvenue pour les troupeaux de dromadaires (essentiellement) est coutumière ou bien si elle est exceptionnelle cette année, vu l'hiver très pluvieux qui a précédé le printemps.

Cette plante qui se présente sous forme d'arbuste...


... possède, à l'aisselle de ses feuilles, des bouquets de fleurs très originales.
Il  ne faut surtout pas la toucher, car le contact avec les yeux, de son latex, peut rendre aveugle... AVIS !


Il s'agit du Pommier de Sodomme (Calotropis procera)  localement appelé en arabe, Torcha. (Voir ICI)  

Remarque : Fath m'avait donné les noms français et arabe de cette plante... mais j'ai perdu le papier sur lequel je l'avais noté.
Je tiens à remercier chaleureusementici, mon collègue marocain Meed , membre du forum, qui vient de me fournir ce précieux renseignement.

Nous arrivons au lieu de bivouac.

 




La tenture rouge, au fond, qui est relevée, s'ouvre sur le restaurant. Les autres,  jaunes,  sont les "portes" des "chambres".



Une chambre (literie impeccable).
Nous regagnons la salle de restaurant pour le déjeuner. L'apéritif nous est servi sous la tente.





 

 
Whisky berbère (ce n'est pas mon "truc"... tout compte fait, un verre d'eau fera fort bien l'affaire), cacahouètes et petits gâteaux.


 
 
Salade marocaine.                                       Brochettes de dromadaire / riz

La viande de dromadaire est certes, un peu ferme, mais tellement goûteuse...



Pain.

Et en dessert, oranges bien juteuses et petites bananes, vous savez, celles qui sont si bonnes !
Repus, nous reprenons notre périple, dans des véhicules pas vraiment tempérés, puisque restés en plein soleil, le temps du repas... Et pas de clim ! Nous roulons toutes vitres ouvertes.
Les bonds qui ne manquent pas de nous agiter dans le 4X4, vont nous aider à digérer, ça, c'est certain. 


 

 

Ce dromadaire a trouvé de quoi se nourrir...


 

Mais ceux-là, franchement, je ne vois pas ce qu'ils peuvent bien brouter...


 

Après nous être arrêtés sur un site de fossiles, nous regagnons le camping : nous avons fait une boucle totale de 120 km dans le désert et sommes enchantés de notre périple. SUPER !!!


Deux nouveaux CC sont arrivés pendant notre absence. Leurs occupants ont prévu de faire la sortie dans le désert, demain. Nous leur proposons de se joindre à notre groupe pour le couscous prévu ce soir, ce qu'ils acceptent bien volontiers. Chaque couple apporte une "bricole" pour l'apéro et du vin, car le restaurant n'en vend pas, mais permet que l'on en consomme.

La salle de restaurant est très accueillante et nous nous y sentons bien, tous ensemble.

 

 

 

 

Voici un apéritif local et particulier...  très prisé par Saïd et Fath.

C'est le fameux "lait de chamelle". Ceux qui sont déjà allés à MHAMID doivent le connaître, c'est certain !

Vous êtes sceptiques... Bon...

D'accord, ce n'est pas vraiment du lait de chamelle, mais, avouez que cela y ressemble beaucoup.

Cherchez un peu...  Un indice, discret certes, est visible sur la photo. Avez-vous trouvé ?
 

  
 

Après une soupe, un coucous au poulet nous est servi : il est excellent. Nous terminons le repas par des fruits.


L'ambiance est très joyeuse et la soirée passe très vite, trop vite... il est déjà temps de regagner nos "appartements", après cette journée si bien remplie. Nous sommes fatigués certes, mais tellement contents et détendus, que  nous savourons  vraiment ces moments de plénitude....

 

 

 

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02/07/2010
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